mercredi 2 mai 2007

Sarko-Ségo, entre deux maux...

Comme disait Françoise Giroux : « la femme sera vraiment l'égale de l'homme, le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente.» Enfin, c'est l'idée car cette phrase rebattue et dont je n'ai jamais retrouvé la source malgré tout ce que j'aie pu lire de son auteur, varie d'un média à l'autre. Nous voilà parvenus à cet entre deux tours où comme quelque huit millions d'électeurs de François Bayrou le 22 avril, je vais devoir choisir entre elle, Ségo (la seule candidate qu'on appelle par son prénom, sauf Arlette peut-être ?) et lui, Sarko. Nicolas Sarkozy, le jeune loup de la droite, brillamment intelligent, redoutablement efficace mais, comment dire ? C’est comme dans la blague de la mère juive : « ch’ais pas, j’laime pas ». Il a un côté Brutus, le fils parricide. Déjà en 1995, il avait trahi Chirac pour rallier Balladur. Et puis, il y a ces thèses sur "l'immigration choisie" qui ont du mal à passer. Ah comme j'aurais aimé qu'en face, son adversaire - a fortiori une femme, quelle chance en 2007 ! - soit plus convaincante, tout aurait été tellement plus simple ! Hélas, trois fois hélas, plus je l'écoute et moins je la trouve compétente cette pauvre Ségo-Pimprenelle face à un Nicolas si sûr de lui mais qui, il faut bien le reconnaître, a le mérite d'apporter des réponses claires à des questions précises, quand elle est si...verbeuse. Lors du débat qu'elle a appelé de ses voeux en face d'un François Bayrou qui, à mon humble avis, a été plutôt bon, elle a réussi à parler dix minutes de plus que lui sur un temps total de quatre-vingt minutes. Et pour quoi ? Répéter en boucle des phrases formatées qu'elle rabâche depuis le début de la campagne. Je sais, on arguera que je juge sur la forme et non le fond mais, justement, le fond, parlons-en. Comment peut-elle nous faire croire qu'en travaillant moins la semaine grâce aux 35 heures, nous allons aussi pouvoir continuer à travailler moins toute la vie (elle parle d'abroger les Lois Fillon sur l'allongement de la durée de travail) alors que la dette publique est abyssale et qu'il y aura bientôt autant de retraités que d'actifs ? Dans son programme, il reste selon moi trop d'Etat même si elle délègue de plus en plus aux collectivités territoriales. Pour moi, c'est vraiment là que le bât blesse, l'aspect économique et social de ses propositions. Je ne suis pas forcément pour un libéralisme échevelé mais je ne pense pas que la France sera compétitive en campant sur ses acquis et en tablant sur une économie où la "main invisible" règle tous les problèmes.
Enfin, ce soir, le grand face à face télévisé devrait peut-être m'aider à y voir un peu plus clair. On attend paraît-il vingt millions de téléspectacteurs, mieux qu'une finale de Coupe du Monde de football. Toujours ça de gagné !