vendredi 27 juin 2008

Mein Liebe Lena

Mein Liebe Lena, tu es partie comme tu es venue, discrètement, tranquillement et pourtant ton empreinte est partout dans la maison. Où que nos yeux se posent, tu es là. Dans la digitale que tu as cueillie lors de ta dernière promenade avec Toutou, et qui relève crânement la tête au milieu des roses fanées. Dans la cuisine, où Lotte et moi n'avons pas le cœur de nous faire un thé car sans toi, il n'a plus de goût. Dans la carte du tableau de Geneviève Asse que tu m'as rapportée un jour parce que tu savais que je l'aimais. Dans les petites crèmes que tu as laissées sur la tablette de la salle de bain car elles refusaient de rentrer dans ta valise...
Mein Liebe Lena, hier soir nous étions comme trois orphelins. Nous avons ouvert ton cadeau tel un coffre aux trésors et vraiment, tes petits messages pour chacun étaient comme des pierres précieuses.
Mein Liebe Lena, comme tu nous laisses riches de souvenirs ! De toi, le nez plongé dans "Madame Bovary", de toi préparant tes inimitables gâteaux au chocolat, de toi jouant "Tears in Heaven" à la guitare, de toi si heureuse de poser au pied de la Tour Eiffel, de toi enfourchant ton vélo pour aller faire le tour de Bretagne : 450 km en une semaine, une folie ! De Lotte et toi faisant les folles sur la plage de Dinard. De nous trois faisant "troïka" devant la télé et pleurant comme des Madeleine à la fin de "Out Of Africa". De toi riant aux blagues d'Eric que tu ne comprenais pas toujours mais qui te faisaient rire quand même.
Mein Liebe Lena, merci d'avoir été une deuxième fille pour nous, merci aussi à tes parents de t'avoir confiée à nous le temps d'une année scolaire, merci de nous avoir fait aimer l'Allemagne (pour qui mon cœur battra dimanche soir alors que tu sais combien je suis attachée à l'Espagne), merci pour ces huit mois qui ont passé comme un rêve ...
Mein Liebe Lena, je suis triste mais je sais que tu fais désormais partie de notre famille et donc, ce n'est qu'un au revoir. Auf Wiedersehen Lena !


vendredi 20 juin 2008

Moi je travaille dans la pub

Cela fait plus de 15 ans que je bosse dans la com et j'en arrive encore à être bluffée par le jargon des gens de la pub. Hier soir, mon club de communicants recevait deux spécimens du genre venus (de Paris, ai-je besoin de le préciser ?) pour nous parler de cross media. D'un point de vue strictement professionnel, le sujet était intéressant et bien documenté. Pourtant, très vite, mon attention a été parasitée par les termes mêmes utilisés par notre sémillant confrère. Je passe sur les abréviations que nous pauvres provinciaux arriérés n'utilisons pas, comme pressequot (on dit PQN, ou PQR mais ça doit dater...) ou Strat (pour le magazine Stratégies, la bible de notre B to B). Je passe sur les techniques tendances comme les buzz ou le marketing viral, le drive to web ou encore l'advergame, voire la guerilla marketing (là, ça fait carrément peur !). Si vous saviez à quelle sauce nous mangent les publicitaires et leurs clients annonceurs nous, pauvres consommateurs, vous seriez effrayés ! Sans compter que nous sommes tous complices du système car selon le principe du marketing viral, nous devenons tous des influenceurs ou des vecteurs (sic). J'ai aussi appris que nous les bloggeurs qui nous croyons bien peinards sur la toile et bien, nous sommes tout autant espionnés que de vulgaires téléspectateurs par l'Audimat. Il existe des instituts de veille qui se baladent dans la blogosphère pour flairer les tendances et nous cafter aux professionnels !
Mais revenons à notre gourou du cross media. J'ai particulièrement aimé : "Pour cette opé, on a fait de l'endorsement sur Cauet". Je m'essaie à une traduction : Cauet (si, si, l'animateur beauf) a été utilisé comme vecteur ou relais de ladite opération (par charité, je ne vous dirai pas laquelle).
Enfin, j'ai gardé le meilleur pour la fin. A un certain moment, il évoque les post-tests d'une campagne et, désignant un graphique sur son PowerPoint, nous balance : "Là, vous pouvez voir qu'un item est resté flat !" Pour le coup, c'est mon encéphalogramme qui est resté plat !

mardi 17 juin 2008

Tu quoque, mi fili

Dans la famille Sarkozy, je voudrais le fils. Pas l'aîné, Pierre, le musicien dont la lecture du Monde nous apprend qu'il va produire le prochain album de Doc Gyneco (!) non, le cadet, Jean. Celui-là même qui s'est fait remarquer grâce à son putsch comme conseiller général de Neuilly à 21 ans, dans le bastion que son père avait déjà pris par surprise à 28 ans. Du nanan pour les psychanalystes...
Jean S. vient de s'illustrer cette fois en réalisant une OPA sur la présidence du groupe UMP au Conseil Général des Hauts-de-Seine. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je résume. Dimanche, Patrick Devedjian, le patron de l'UMP va voir son ami-président pour lui proposer d'adouber un candidat centriste de droite (vous vous souvenez, ceux qui avaient opportunément quitté le navire Bayrouiste entre les deux tours de la Présidentielle ?) à la tête du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Déjà, on peut se demander en quoi ces affaires locales concernent un Président de la République, mais passons. Là-dessus, le fiston s'écrie : "Pas d'accord. Il nous faut un président UMP pour cette assemblée où nous sommes majoritaires, au hasard, tiens moi." Et un bras d'honneur à Papa et Tonton Patrick ! Lesquels ont dû trouver un arrangement in extremis pour sauver la face. Comme dit la sagesse populaire : "Petits enfants, petits soucis, grands enfants, gros soucis". J'en connais un qui doit regretter le temps où il n'avait qu'à régler des problèmes de scooter fou ...

dimanche 15 juin 2008

Royal dédain


Je vais peut-être jeter un pavé dans la mare mais ce qui va suivre ne devrait pas surprendre les rares lecteurs de ce blog à l'époque où je n'avais pas encore décidé de le rendre public.
Dans un post écrit dans l'entre deux tours des présidentielles de 2007, sous le titre Ségo-Sarko, entre deux maux, je faisais part de mon scepticisme à l'égard de la candidate Ségolène Royal. Un an après, dans un autre billet d'humeur titré Satisfait ou remboursé, je disais tout ce qui m'énervait chez Sarkozy et, pour être tout à fait complète sur mon opinion actuelle - si tant est qu'elle intéresse quelqu'un - j'adhère à ce qu'a écrit Heure Bleue dans son récent Quelqu'un m'a dit.
Je ne sais pas si nous méritons les hommes qui nous gouvernent, mais une chose est sûre, dans le climat anti-Sarkoziste ambiant, la vidéo qui circule actuellement sur You Tube a le mérite de remettre les pendules à l'heure. Voilà une ex-candidate qui nous a bassiné pendant toute sa course à l'Elysée avec sa démocratie participative et qui aujourd'hui, au sein de l'assemblée régionale dont elle a la présidence, affiche un mépris total à l'égard de la parole des autres. A noter que, si j'en crois les commentaires qui accompagnent cette vidéo, celui à qui elle ne laisse aucune chance de s'exprimer est son premier vice-président (PS)...
Pauvres de nous entre un Président de la République qui balance à un quidam "Casse-toi pauv' con !" et une Présidente de Région qui se conduit en despote ! D'ici 2012, pourra-t-on tomber encore plus bas ?

jeudi 12 juin 2008

C'est grave Docteur ?

Volonté
Intellect
Dynamisme








Avec un horoscope comme ça, vous vouliez pas que j'écrive quelque chose ce soir, non ? A la place, je vais voir Tabarly avec mon homme. Je crois que ça vaut mieux ...

mardi 10 juin 2008

Les damnés de la terre

En découvrant la dernière page de mon journal ce matin, j'ai eu un choc. Mon œil a été attiré par cette photo parue en bas à gauche, et si j'en juge par l'article non titré et non signé qui l'accompagnait, ce choc, son auteur l'avait eu avant moi. Avec une sensibilité rare pour un quotidien régional à grand tirage, le journaliste commençait ainsi : "Cela pourrait presque être un tableau de Millet. Il ne l'appellerait pas l'Angélus mais l'Attente". Il nous expliquait ensuite le contexte. L'homme au premier plan est l'un de ces nombreux déplacés de la ville pétrolière de Abyei qui fournit 500 000 barils de pétrole par jour soit la moitié de la production du Soudan. Le Nord et le Sud du pays se font la guerre pour se partager cette manne, contraignant la population à fuir les zones de combat. L'homme, comme ses compagnons d'infortune que l'on aperçoit derrière lui, ne vit que de l'aide humanitaire internationale. Avec son écuelle vide à la main, il pourrait scruter l'horizon. Pourtant, il semble ailleurs, comme résigné, indifférent aux tractations qui se passent dans son dos.
La beauté de cette photo, sa composition, ce ciel plombé sur lequel se détache cette silhouette altière et fragile à la fois, m'émeuvent au plus haut point. Je suis allée sur Internet pour essayer d'en savoir plus sur le photographe et son reportage, et j'avais envie de vous en faire profiter. Voilà. Il s'appelle Tim McKulka, est américain et travaille pour l'ONU et Reuters. Je vous laisse découvrir son travail...
Ah j'oubliais, juste au dessus de cette pépite, les trois-quarts de la page étaient consacrés à l'éviction de PPDA du journal de 20 heures de TF1 à la rentrée prochaine. Selon que vous serez puissant ou misérable ...

jeudi 5 juin 2008

Ras le blog !

Hier, il m'est arrivé un drôle de truc. Je me suis pris mon premier "soufflon" dans ma (courte) vie de blogueuse. Mardi soir, alors que mon mari zappait à la télé et moi sur la toile, j'ai fait un commentaire sur un post. Sans doute maladroit mais dépourvu de mauvaises intentions, je le jure ! Mon interlocutrice, à la fois virtuelle et bien vivante, l'a mal pris et s'est fendue le lendemain d'un billet d'humeur dans lequel elle reprenait mon commentaire, le disséquait, et concluait par ces mots : "J'estime avoir le droit de râler sur mon propre blog lorsque j'en éprouve le besoin." Et de conclure pas un rageur : "Suis-je claire, là ?"
Je me suis platement excusée, j'ai essayé de me justifier, elle m'a répondu qu'elle était fatiguée et particulièrement susceptible en ce moment. J'ai commenté en écrivant que je comprenais, que ça m'arrivait à moi aussi. Fin de l'incident.
En apparence seulement car depuis, je n'arrête pas de retourner ça dans ma tête. Je me dis que dans ma vie de tous les jours, je passe déjà mon temps à composer, au boulot, dans le microcosme familial, etc. Et que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de prendre des pincettes dans ce qui me semblait être, de prime abord, le dernier bastion de la liberté d'expression.
Je voudrais bien avoir votre avis sur le sujet. Cela vous est-il déjà arrivé ? De commenter avec trop de franchise ou de vous faire houspiller ? Ou bien de vous demander tout simplement si tout cela a un sens. Si vous ne feriez pas mieux de retourner à votre jardinage, vos mots croisés, vos bouquins que vous n'avez plus le temps de lire depuis que vous bloguez ? Et si au fond, vous ne préféreriez pas dialoguer avec des personnes que vous croisez en chair et en os plutôt que ces parfaits inconnus hier, qui d'un d'un seul coup prennent autant d'importance ? Le débat est ouvert !

Pour les amateurs, un Magritte de circonstance : "Dans mes petits souliers"

lundi 2 juin 2008

Vivement Mardi !

Je n'aime pas les lundis. Ça me fait penser à cette vieille chanson d'un groupe anglais, les Boomtown Rats je crois, qui était inspirée d'un fait divers : "(Tell me why) I don't like Mondays". Si je me souviens bien, une ado avait tiré sur des élèves dans un collège américain et pour expliquer son geste, elle avait dit : "j'aime pas les lundis".
Quand j'étais au chômage, je les détestais parce que, une fois mon mari parti au boulot et ma fille au lycée, je me retrouvais seule avec la maison sens dessus-dessous, le frigo vide, et une totale apathie. Je ne pouvais pas me consoler en déjeunant avec une copine car elles avaient toutes une grosse journée qui les attendait avec une méga-réunion en plein milieu. Une ou deux fois, j'avais invité une copine chômeuse comme moi mais c'était encore plus démoralisant, et je n'ai pas renouvelé l'expérience. Depuis que je bosse, force m'est de constater que mon aversion pour ce premier jour de la semaine ne s'est guère arrangée. Ça commence le matin. Encore dans le rythme du week-end, autour du petit-déjeuner, tout le monde est de mauvaise humeur et "à la bourre". Ensuite, sur la route, il y a plus de monde que les autres jours. Logique, personne ne prend de RTT le lundi. A mon bureau, on est une petite équipe et on a droit à la bise quotidienne des collègues, ce que je déteste et arrive parfois à esquiver. Mais le lundi, comme je reviens après trois jours, je me sens obligée de faire la tournée de bisous. Le lundi, c'est le jour où je trouve mon bureau que j'avais laissé bien rangé le jeudi soir, recouvert d'une tonne de papiers (j'ai pourtant une bannette ...). C'est aussi le jour de la fameuse réunion à horaire très flottant. Quand je suis arrivée, c'était dès 9 heures - 9h30. Au moins, on était tout de suite dans le bain. Ensuite, c'est passé à 11 heures ce qui fait qu'on était sûr de ne pas faire de pause-déjeuner. Depuis quelques temps, elle a été déplacée à 16h30 - 17 heures. Je suis censée finir à 17h30 mais tout le monde semble l'avoir oublié. Il faut dire que je travaille dans une agence de pub, un monde qui n'a rien du Magic Kingdom de notre cher Président où les heures supp' seraient payées. Le bon côté des choses, c'est que c'est une journée qui passe vite et qu'on a ensuite le reste de la semaine pour l'oublier...
Et puis, comme j'ai commencé par une chanson, je finirai par une autre. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais, depuis quelques temps : "Le Lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais"...