samedi 4 juillet 2009

Choses vues

Depuis quelques temps, il est de bon ton d'enterrer sa vie de célibataire. Il n'est pas rare de voir un groupe de copains entourant une pauvre victime vêtue d'une tenue de bagnard poussant la chansonnette sous les yeux de passants vaguement amusés. De plus en plus, les filles sont logées à la même enseigne. On les affuble d'un costume de Bunny, ce qui les rend aussi pitoyables que Bridget Jones dans la fameuse scène où elle est la seule à être déguisée. Quand je me suis mariée, Dieu merci, ça n'existait pas. Vers la fin des années 80, seule ma copine belge Patricia nous a fait le coup et encore, l'enterrement de sa vie de jeune fille s'est fait chez Michou où être travestie en Sheila époque "l'école est finie" est passé complètement inaperçu. Même Michou en personne (et en bleu cobalt), est venu nous voir entre deux numéros pour nous dire "Mais enfin mes p'tites cocottes, c'est pas vous qui auriez dû venir ici, c'est vos copains !" Véridique. On l'aura compris, cette tradition importée d'on ne sait où (d'outre-atlantique comme Halloween ?) n'a pas mes faveurs. Si j'en parle c'est parce que tout à l'heure, alors que nous déjeunions en terrasse avec BrB, mon regard a été attiré par un groupe de copines portant tee-shirts et perruques bariolés, accompagnant l'une des leurs pour ce sacrifice rituel. Mais bizarrement, quelque chose clochait et j'ai mis un moment à m'apercevoir qu'elles communiquaient entre elles en langage des signes ! Du coup, allez savoir pourquoi, ce qui m'agace d'habitude m'a paru soudain touchant. Une heure après, nous prenions le bus quand une autre scène a capté mon attention. Il existe un endroit prévu pour les personnes accompagnées de bébés en poussettes. Celles-ci sont disposées de façon à ne pas gêner le passage, les unes à côté des autres, les parents pouvant s'assoir sur un strapontin à côté quand le bus n'est pas trop bondé. Devant nous, deux poussettes. Dans la première, le bébé est un petit garçon blanc, et dans l'autre une petite fille noire. A peine un an chacun. Tout à coup, la petite fille attrape les doigts du petit garçon et pendant tout le trajet, leurs petites menottes sont restées enlacées, sous le regard attendri des autres voyageurs. Je me suis mise à penser à la chanson de Mc Cartney et Stevie Wonder "Ebony & Ivory" et me suis sentie toute chose. Parfois, la vie c'est simple.

7 commentaires:

heure-bleue a dit…

Je suis plus touchée par ton histoire de bébés que par cette mascarade, même chez des sourdes, de coutumes imbéciles venues d'ailleurs...

incertaine a dit…

Séquence émotion du samedi. C'est tout mignon! L'une de mes filles a connu les "joies" de l'enterrement du célibat. Mais dans les campagnes, tout est beaucoup plus soft et ça l'avait amusé. Les pires coutumes sont celles de la nuit de noces, des copains derrière la porte, du réveil matinal et des soupes oignons-chocolat. Mais comme désormais les couples vivent ensemble bien avant le mariage, ce qui devait être stressant pour une toute jeune mariée devient plaisanterie entre amis pour la nouvelle génération. Ou comment concilier traditions et modernité! Bon dimanche.

bricol-girl a dit…

Pour ma fille ce fût une escapade surprise à Florence avec sa meilleure amie. Les bébés Benetton ça réconcilie avec la vie!

marie-madeleine a dit…

Je trouve aussi que souvent cette soit disant fête est ridicule. Parfois pourtant, il s'agit simplement d'un week-end entre copains/copines où l'on entraîne l'autre dans une sorte d'aventure par exemple pratiquer un sport inhabituel, et là, ça va!

Brigitte a dit…

C'est migon tes petits bébés se donnant la main , pas de problème de couleur à cet âge !

Anonyme a dit…

La Jeune Fille à la fenêtre de Dali... j'adore ce tableau. Bises San.

Homo Sapiens a dit…

Je suis aussi gêné par ses soirées au cours desquelles on est supposé enterrer une partie de soi. Trop souvent, certains esprits mal intentionnés, estiment que cette cérémonie doit comporter des épreuves physiques à conotation sexuelle. Je n'en vois pas trop l'intérêt... La veille de me marier, je n'aurais pour rien au monde pris le risque de ne pas être en état de profiter de chaque seconde...